Concours 2016
Lauréat
Valenciennes Métropole / SIGH
Hugues Dewerdt, architecte du patrimoine
Nortec, bureau d’études TCE
Kiétudes, bureau d’études acoustiques
Slap, paysagistes
Réal Infra, bureau d’études VRD
5 000 m2 (emprise projet)
3680 m2 (emprise des espaces publics)
1 430 m2 (Shab) (construction 25 logements)
195 m2 (SDP) (construction d’un petit équipement de quartier)
1 558 420 € HT Aménagement d’espaces publics
3 795 000 € HT Constructions
Requalification de l’îlot Onésime Leroy à Valenciennes (59) dans le cadre du PNRQAD.
Elle comprend la construction de 25 logements locatifs sociaux (neufs et réhabilités) et d’un petit équipement de quartier, ainsi que l’aménagement des espaces publics associés.
«Malgré soi on ne note que l’insolite, le particulier, le misérablement exceptionnel : c’est le contraire qu’il faudrait faire». Georges Pérec, Espèces d’espaces.
Cette opération située dans le coeur historique de Valenciennes répond à des objectifs de revalorisation d’un quartier ancien dégradé en vue d’améliorer durablement son attractivité, de redonner à ses habitants un véritable confort de vie et de permettre d’y maintenir une mixité sociale.
La démarche de projet proposée dans le cadre du concours emporte notre adhésion.
Elle permet d’associer :
- une réflexion sur le bâti envisagée comme une intervention multi-sites permettant de recomposer la ville par petites touches tout en dégageant une cohérence d’ensemble,
- une intervention sur les espaces publics pour créer de nouvelles continuités urbaines et renouveler les perceptions et la pratique des lieux existants,
- des arbitrages à mener quant à la bonne répartition des programmes (logements neufs, réhabilitations et équipements) pour favoriser le lien entre habitants et usagers et le bon ancrage de l’opération dans son environnement social et urbain.
Elle permet ainsi de prendre position dans un contexte exploratoire où une première étape a été franchie (celle des conclusions apportées par les études urbaines préalables et le cahier des charges de l’opération) mais où un certain nombre d’amendements restent à opérer.
Nos propositions ont alors pour ambition :
- de conjuguer histoire et avenir dans une composition d’ensemble offrant de la cohérence et de la diversité,
- d’impliquer une lecture du site et de son contexte, pour apporter des réponses spécifiques aux particularités du quartier du Pont Delsaux.
- de diversifier les parcours et les espaces de rencontres pour proposer un quartier où chacun a le sentiment d’être chez soi mais aussi avec les autres.
PARTI GÉNÉRAL
Le projet recherche une forme de justesse et d’équilibre permettant aux nouvelles constructions de s’insérer «en douceur» dans le tissu urbain existant. Issues d’un travail patient d’arpentage et de relevé des existants, les accroches urbaines et les volumétries proposées répondent par leur composition «en addition» à l’échelle des maisons de villes anciennes environnantes. Il amène de la diversité dans le plan masse, multi- pliant les situations et donnant le sentiment à chaque logement d’être unique.
Il n’en demeure pas moins porteur d’une nouvelle identité pour le quartier : son écriture contemporaine, évitant tout pastiche, la cohérence recherchée entre les différentes interventions, les choix de matériaux, confèrent à l’ensemble une unité marquant cette nouvelle étape de la construction du quartier.
Le quartier Delsaux a ceci de particulier que chaque espace public qui le compose, à différents degrés ou différentes époques, soit issu d’un processus de démolition et de reconfiguration de la ville sur elle-même : la place du Pont Delsaux née de la couverture de la Rhônelle et de la démolition d’un ancien moulin à eau, la place de la Barre de celle des deux îlots qui l’occupaient autrefois, le square du 22 septembre de celle plus récente d’une ancienne brasserie…
A l’image d’un palimpseste, dont l’état présent peut laisser supposer et apparaître des traces de versions antérieures, le projet s’attache à prendre appui sur les signes du passé pour remettre en récit les lieux et son histoire.
La démarche patrimoniale ne domine pourtant pas : il s’agit bien d’y développer de nouvelles pratiques et de nouveaux usages, d’y inscrire de nouvelles continuités, de l’adapter à de nouvelles demandes qu’elles soient sociales ou environnementales.
La place nouvelle faite au végétal et à la biodiversité, celle volontairement plus mesurée accordée à la voiture, la création de nouvelles boucles de promenades, d’espaces de jeux et de rencontre, l’unité traitement et la continuité des sols de l’espace public participent chacun à leur manière à l’affirmation d’une nouvelle identité pour le quartier.
Le projet se révèle ainsi par son caractère contemporain, écrivant une nouvelle étape de ce lent processus de constitution de la ville et de son territoire.
Tous droits réservés à tandem+ architecture plus urbanisme • Design • Development